Le temps qui passe

Maciej Niemiec (Boulogne,1997). Photo Marek Wittbrot © Re/cogito

Où seras-tu le jour quand tu ne / seras plus écrit Maciej Niemiec dans un poème. Ces mots me donnent à méditer sur le temps qui passe, sur les gens qui partent, sur le monde qui change trop vite. La poésie de Maciej enfante la nostalgie de l’inaccessible. Grâce aux mots, elle devient accessible ; elle apporte de l’ordre et de l’harmonie même si ce qui nous entoure n’est ni harmonieux, ni beau.

Je lis ses poèmes et je me demande jusqu’où cheminera sa poésie. Peut-on y trouver quelque chose pour soi ? Peut-on s’y retrouver soi-même ? Certes, il est probable ou possible d’y découvrir une similitude de faits, de situations, d’expériences vécues. Mais le langage poétique est une grâce et Maciej Niemiec se sert habilement de ce don sans le gaspiller.

Dans la poésie de Niemiec on trouve une force des ténèbres et une force de la lumière mais aussi mélancolie et méditation. De temps en temps, le rythme et la mélodie d’un poème accélèrent les battements du cœur.

Parfois, avec malice, Maciej Niemiec parle de lui comme d’un magicien. C’est le mot véritable, le mot exact, car ses poèmes exercent souvent un pouvoir magique. Ils sont enivrants comme les fleurs d’acacias au printemps ; enivrants et stupéfiants ! Et en même temps sa poésie n’est pas fugitive, celle qui ne dure qu’un instant.

(1995)

Anna SOBOLEWSKA

Traduction : Agata Judycka

Anna Sobolewska vit et travaille à Paris. Auteur de nombreux articles et d’un livre Paryż bez ulic. Jocz, Niemiec, Urbanowicz i inni (2015).

[XII 2015]